En mettant en lumière cette forme particulière de migration qu'est l'aventure (une migration par étapes et à l'issue incertaine, rien n'étant moins sûr que l'arrivée à la destination finale souhaitée), cette étude centrée sur les réseaux migratoires sénégalais amènera à s'interroger sur la notion de migration de transit. Elle tentera d'éclairer la figure de l'aventurier liée à une manière particulière de migrer dans un contexte politico-migratoire particulièrement drastique et marqué par une forte répression. Elle essaiera également de repérer et de mettre en perspective théorique des modes d'organisation sociale et des formes de sociabilité élaborés au cours d'un parcours migratoire caractérisé par une forte instabilité. Elle amènera alors à examiner la question suivante : que devient une migration de transit lorsque le « en cours de route » se transforme en « fin de route » ? Pour les Sénégalais, les modalités de ces recompositions de logiques de présence sont un peu particulières puisqu'elles prennent appui sur les antécédents des systèmes d'échanges historiques entre le Maroc et le Sénégal tout en contribuant à les refaçonner. Afin de rendre compte de cette situation inédite, nous interrogerons l'articulation du rapport au temps et à l'espace en migration, et nous proposerons la notion d'espace-temps de l'entre-deux.
Qu'est-ce qu'être un migrant aujourd'hui ? A l'heure de la mondialisation, le concept mérite d'être revisité. Le point de départ de la réflexion étant l'expression "migration de transit", l'auteur évoque les évolutions consignées au fil des définitions successives pour les termes "migration", "migrer", "immigrer, "émigrer", "émigration" et "migrants".
Dans les années 80, un phénomène aux caractéristiques particulières et d'importance croissante est apparu au Mexique : par la frontière sud ont commencé à arriver des personnes seules ou en famille essentiellement originaires de certains pays d'Amérique centrale qui n'avaient pas de point de chute sur le territoire mexicain mais dont le but était de parvenir aux Etats-Unis.; Après avoir analysé le contexte de l'apparition de la migration de transit au Mexique l'auteur s'attache à cerner qui sont les migrants en transit, puis étudie les causes de l'émigration et les contextes dans les régions d'origine, les itinéraires qu'ils empruntent et les risques encourus ainsi que le rôle des Etats et les politiques mises en place face à ce type de migration.
Le contexte migratoire régional et international a projeté la région maghrébine sur le devant de la scène comme carrefour de la circulation migratoire entre trois ensembles géographiques majeurs : Afrique subsaharienne, Maghreb et Europe. Pour l'Union européenne, la défense de la "forteresse Europe" passe par l'établissement d'une zone de sécurité migratoire qui s'étend depuis les frontières extérieures du sud de l'Union aux frontières sahariennes méridionales des pays du Maghreb. Ces derniers sont ainsi chargés de la surveillance et du contrôle des flux à destination de l'Europe, que les migrants soient maghrébins, africains ou originaires d'autres continents. Après avoir analysé les origines des migrations de transit au Maghreb dans un contexte de poussée migratoire et l'instauration d'une zone tampon contre les migrations entre l'Afrique et l'Europe, l'auteur étudie la circulation migratoire et les contrôles aux frontières méridionales, puis il se centre sur le cas de la Tunisie, de la Libye et du Maroc.
Analyse sur les migrations temporaires roumaines vers l'Europe de l'Ouest et leurs effets sur les zones de départ. Si en Occident, ces migrations sont toujours regardées avec méfiance, pour la Roumanie elles apparaissent souvent comme une ressource salutaire et ouvrent de nouveaux horizons pour des populations à l'avenir incertain.
Un détachement intervient dès lors qu'une prestation de services est effectuée par des travailleurs envoyés par une entreprise prestataire sous-traitante implantée hors du territoire concerné. La libéralisation des services favorise le développement de la sous-traitance transnationale et le recours aux migrants détachés, ce que l'Organisation mondiale du commerce appelle le mode 4. Or, les travailleurs détachés passent inaperçus car ils échappent aux statistiques tant de l'administration du travail que de l'administration de l'immigration, et ils sont d'autant plus "inexistants" que la qualité de migrant et celle de résident leur sont déniées. Ce déni va jusqu'au déni de leurs droits sociaux, le travailleur détaché étant de ce fait l'archétype du migrant assujetti à l'employeur.
Dans la partie qui se joue autour des migrations entre Etats affichant leur sens des reponsabilités, migrants aspirant à vivre mieux, citoyens des pays de destination écartélés entre expériences vécues et représentations plus ou moins manipulées, forces économiques en quête de profits toujours croissants, qui a des chances de se retrouver gagnant et à quelles conditions ? Alors que la circulation migratoire en direction des pays riches prend des formes nouvelles caractérisées par l'instabilité de la situation des migrants, l'auteur se demande qui y trouve son compte.
La proximité géographique du Mexique et des Etats-Unis a été un facteur important non seulement pour favoriser différentes sortes de relations, mais aussi pour faciliter les déplacement de leurs citoyens au-delà de la frontière qui sépare les deux nations. Si le Mexique connaît sa longue histoire comme pays d'émigration, il connaît mal sa situation de pays d'immigration ainsi que sa situation de pays de transit.; Cet article analyse ces deux derniers aspects migratoires en tenant en compte la dimension multilatérale des modèles récents de la migration ainsi que la relation qui existe entre mondialisation, migration et préoccupations sécuritaires. La mise en oeuvre de politiques migratoires cohérentes est un défi pour le gouvernement mexicain.
Cette contribution répond à deux objectifs : d'une part, présenter un modèle théorique d'analyse des situations complexes du migrant et des politiques migratoires en termes de souveraineté de l'Etat et de citoyenneté ; d'autre part, entreprendre une approche comparative des expériences européennes de reconstruction de la souveraineté et de l'expérience japonaise de la migration. Pour ce faire, l'auteur analyse dans un premier temps la migration mondialisée et les réponses politiques depuis les années 90, puis il présente un modèle théorique d'analyse comparative des politiques d'immigration dans lequel il propose une reconfiguration à plusieurs niveaux du mécanisme de la frontière au Japon : la frontière 1 concerne la fermété flexible contre les immigrés illégaux, la frontière 2 les travailleurs qualifiés et les résidents temporaires, la frontière 3 la segmentation de la demande économique et l'héritage de la guerre et, enfin, la frontière 4 la persistance dans l'imaginaire national d'une nation ethnique.
L'image classique que l'on se fait de la migration des travailleurs africains de l'Afrique de l'Ouest vers la France et plus particulièrement des Soninké est celle d'une migration économique. Mais les Soninké ont une longue tradition de migration précoloniale. Ils sont les premiers « juula » , commerçants itinérants avec un rôle important d'arbitres commerciaux entre le désert et la savane. Au début de la période coloniale, ils entament des migrations saisonnières vers les champs d'arachide et des migrations à plus long terme vers la Côte d'Ivoire, le Cameroun et jusqu'aux régions du Congo pour commercer. Par ailleurs la marine marchande les emploie massivement à cette époque. Ce sont les nobles qui migrent les premiers pour renforcer leur position au sein de la société traditionnelle, même si ultérieurement les anciens esclaves migrent à leur tour. Migration commerciale saisonnière, accumulation d'esclaves et emploi rémunérés sur les fleuves et les mers apparaissent ainsi comme étroitement liés. L'auteur remet ainsi en cause l'idée selon laquelle la coercition coloniale serait au fondement des migrations de travail.
Etudie les choix migratoires des Frouans liés à l'offre de travail mais aussi à la géographie spécifique d'un pays de montagne qui favorise l'emigration saisonnière. Examen de l'évolution du phénomène migratoire dans le contexte d'un changement social introduit par l'offre de travail européen qui a étendu les migrations aux plaines du Frioul.
A partir du constat du développement des migrations temporaires transfrontalières, mise en évidence de la nécessité d'établir prévisions et orientations en termes d'aménagement du territoire en cernant les stratégies des différents acteurs.
Etude de la régulation par la Suisse de ses besoins structurels et de ses ajustements conjoncturels de main-d'oeuvre par l'octroi de permis de travail frontalier et saisonnier qui détermine une structuration de l'Arc jurassien franco-suisse.
Depuis les années 80, les pays d'Europe occidentale souhaitent freiner le mouvement migratoire en renforçant le contrôle des frontières alors que la pression migratoire venue du Sud va se poursuivre. A l'Est, une migration temporaire ou pendulaire peut se développer. Les réponses européennes en matière de politique migratoire commune sont essentiellement restrictives ou sélectives. Or, le coût-bénéfice à la fois politique et économique est paradoxal pour des résultats aléatoires. Outre le codéveloppement, il conviendrait de réfléchir à d'autres alternatives et favoriser les aller-retour des travailleurs qualifiés et les accords bilatéraux de main d'oeuvre.